Je suis plutôt content du premier mot de cette rubrique. Je l’ai trouvé seul, mais le Logotron du Futur le génère facilement, et au milieu de tous les autres termes mal foutus, il saute aux yeux.
Conceptuellement, il « sonne » juste.
Bien sûr, j’imagine que 3 milliards de joueurs de JDR spatiaux ont réinventé la chose depuis les années 70… Et qu’ils furent eux-même doublés d’au moins un demi-siècle par des dizaines d’auteurs de SF. Mais qu’importe (…des étoiles) ! On est là pour se marrer, pour l’exercice créatif et science-fictif, et non pour statuer sur une question d’antériorité.
Bref, j’espère qu’un jour non seulement ce mot finira dans le dictionnaire, mais qu’en plus on en découvrira vraiment. Peut-être sur la Lune, ou sur Mars, qui sait ? Ce terme, c’est donc :
Mécalithe : nom masculin (pluriel : mécalithes)
- de préfixe méca(n)- (engin, machine, invention ingénieuse)
- et suffixe -lithe (pierre)
Définition : bloc minéral d’une taille cyclopéenne façonné par une civilisation disparue, et qui contient des dispositifs techniques (…mécaniques, mécatroniques, champs de force, hacks interdimensionnels, etc). Les cercles de mécalithes sont un spectacle fréquent sur les planètes habitées du Bras de Persée. En général, ils sont à l’abandon, cassés, ou leur source d’énergie est tout bonnement épuisée.
Mais certains d’entre eux demeurent en état, voire carrément actifs. Un exemple bien connu sur ce blog : le Torii Maglev, dalle rocheuse flottant au-dessus de deux piliers de section carrée, à l’orée de la jungle sur Draxacar. L’artefact remonterait à plusieurs centaines de milliers d’années.
Les mécalithes sont des structures classées « Menace de type VIII ». Non pas qu’ils soient maudits (encore que…) ou hostiles (cela s’est vu…), mais leur masse souvent considérable rend leurs mouvements extrêmement dangereux, surtout pour les formes de vie « molles », dont fait partie -faut-il le rappeler?- l’espèce humaine.
Ainsi sur Tarssarys V, l’activation d’un cercle mécalithique durant une éclipse causa la mort de 80 touristes, quand d’un seul coup et sans prévenir, des blocs de 100 tonnes bordant une plage paradisiaque se sont levés pour danser un genre de Macarena très vulgaire.
Sur Dominazca Prime, d’immenses rangées de monolithes s’étendant sur des milliers de kilomètres basculent comme des dominos une fois par siècle, dessinant en quelques heures -et à l’échelle de continents entiers- des animaux disparus et les glyphes géants d’un langage inconnu. Puis, ils reprennent leur position initiale, semi-enterrée. Cette découverte s’accompagna de la disparition de trois villes humaines, aplaties sous des millions de tonnes de roche. Par la suite, des recherches stratigraphiques mirent à jour les restes (d’une épaisseur micrométrique) d’au moins trois anciennes civilisations galactiques ayant commis la même erreur : construire leurs colonies au pied des mécalithes.
Par inclusion, tous les temples perdus de la civilisation Yuk peuvent être considérés comme des sites mécalithiques. Les nombreux pièges muraux sont autant de dispositifs astucieux et d’une durabilité qui inspire plus que le respect : une véritable terreur. Aujourd’hui encore, les cadavres jonchant leurs couloirs témoignent de l’ingéniosité d’une race cruelle, plus d’un million d’années après son extinction. L’avertissement ne saurait être plus explicite : les temples mayas truffés de pièges restent un cliché cinématographique, mais les temples Yuk, eux, sont réels. …et bien pires !
Autre exemple : un visiteur qui grimperait sur la dalle du Torii Maglev pourrait y laisser la vie. Ce monument est en effet notoire pour ses improvisations chorégraphiques, et ses délires « freestyle » durant lesquels l’immense linteau (plusieurs dizaines de tonnes) se met à pivoter, à tourner et à rebondir verticalement à une vitesse phénoménale.
Flips, loopings, saltos, vrilles, 360 et 720…
La signification de cette agitation demeure un mystère : les hypothèses évoluent d’une année sur l’autre, au gré des changements de directeur à l’AAG (Académie d’Archéologie Galactique). La plus crédible fait référence à une ancienne secte extra-terrestre vénérant « Le Divin Hoverboard » et la quête du « Trick Ultime ». Les virevoltes du Torii Maglev seraient ainsi les enregistrements des acrobaties les plus méritoires des Grands Maîtres de ce culte. Une façon originale de dire, à travers les siècles : « That was sick, bro ! »
Dans l’ensemble et pour conclure, les mécalithes sont une source de surprises malvenues et potentiellement catastrophiques pour tous les colons galactiques. Ils doivent donc être considérés comme n’importe quel artefact xéno, en suivant scrupuleusement la consigne habituelle :
« Objet à surveiller de très près et à contourner de très loin. »
Attention : Si vous, ou une personne proche, découvrez un mécalithe non répertorié, tâchez d’établir un périmètre de sécurité puis de contacter au plus vite l’AAG et les autorités compétentes les plus proches.