VSF #028

Allez, on reprend VSF tout en douceur, piano, piano ! 😀

Le texte du jour est court mais très sympa, en plus d’être une variation sur un thème que j’adore en SF : « la sonde IA aux confins du système solaire ».

Vous l’ignoriez peut-être mais le journal Nature publie parfois les histoires courtes d’auteurs connus. Certaines sont disponibles gratuitement en ligne, et celle d’aujourd’hui, « Beyond 550 Astronomical Units », est l’œuvre de Mike Brotherton, écrivain et astronome. Un profil à double-casquette comme on les aime sur ce blog.

Le scénario ? L’humanité a envoyé des sondes à 550 unités astronomiques du Soleil, là où la gravitation de notre belle étoile focalise les rayons arrivant du côté opposé. En se tenant en ce point précis (…une orbite, en fait), on bénéficie ainsi d’un télescope d’une ouverture incroyable, un appareil capable d’amplifier les signaux les plus faibles comme les plus lointains. Et les découvertes pleuvent !

Je n’en dirai pas plus pour ne pas gâcher la lecture. Notez cependant que ce concept du Soleil en tant que lentille gravitationnelle est fréquent en SF dure (…et dans les tiroirs-à-projets des astronomes un peu cinglés). On le retrouve par exemple dans le roman de Stephen Baxter « Manifold : Space » (« Espace » dans la série Les Univers Multiples, en français), où l’on s’en sert carrément comme technique de voyage à vitesse-lumière moyennant une numérisation.

Bref, assez parlé, je m’efface et vous laisse la place. Bonne lecture !

« Beyond 550 Astronomical Units », de Mike Brotherton, publié par Nature en 2015.

En prime pour les curieux : le lien où l’auteur explique l’idée du récit, sur le blog Futureconditional

VSF #027

« Dans un système centralisé, un simple malentendu peut résulter en millions de morts, et ici c’est ce qu’il advint. Les échanges de tirs proprement dit, bien qu’atroces, furent simplement le coup de grâce. »

Snif ! Snif ! Sentez-vous cette bonne odeur de Science-Fiction apocalyptique ? Comme un goût de métal chaud… Mais s’agit-il de plutonium militaire, ou simplement du sang des innocents ? Mystère. Dans ce monde qui est le nôtre, où des « élites » (haha) de plus en plus ouvertement malveillantes entraînent de force leurs populations dans des conflits absurdes, je vous propose d’explorer un futur possible. Allez, courage, lisez la seconde citation et dites-moi qu’on peut encore échapper à cette fatalité :

« La plus grande entité politique ayant jamais existé englobait 10 milliards de gens, et les tua. »

Pourquoi, mais pourquoi cela sonne-t-il si atrocement juste ?!

Malaise…

Le texte d’aujourd’hui est donc une fable de l’avenir lointain par Ken MacLeod. Hé oui, encore un highlander dans cette rubrique, et il fait honneur à la SF écossaise. Hurlements sauvages de binious, claquement des kilts dans le vent, William Wallace en Armure d’Or du Monstre du Loch Ness, bouteilles de Whisky militarisées, les grands classiques, quoi. Le récit commence bizarrement, d’une façon un peu vieillotte, mais prend un virage soudain et maintient le suspens jusqu’au bout : suite à une entorse à la bien-séance, un type se trouve congelé puis envoyé autour de l’étoile Wolf 359. L’objectif, enquêter sur une colonie dont on n’a plus de nouvelles…

« Who’s afraid of Wolf 359 ? », une courte nouvelle qui parle de décadence, de chute, et de la fin des civilisations, par Ken MacLeod. Publié en V.O. chez Clarkesworld (décembre 2017). Vous pouvez aussi l’écouter, lue par Kate Baker. Habituellement, je ne suis pas fan de son élocution, mais curieusement cette fois-ci, ça semble très bien (…du moins le peu que j’ai entendu). In fine, à vous de décider.

Savourez !

VSF #026

Aujourd’hui, dans Vendredi Science-Fiction, un texte de SF dure… en français ! Hé non, vous n’êtes pas en train d’halluciner. Après tous ces récits dans la langue de Shakespeare, enfin, enfin, enfin, votre infinie patience est récompensée. Nous sommes de retour chez nous, m’sieur Frodon !

Comme vous le savez, trouver des histoires de SF dure françaises, c’est déjà plutôt balaise. Mais alors des histoires gratuites, c’est plus rare qu’une pépite… J’ai malgré tout quelques textes valables en réserve. Mais rien de comparable en taille ni en thème avec la trouvaille du jour. Je suis d’ailleurs preneur de suggestions : si vous pensez avoir déniché une nouvelle pour un futur numéro de VSF, écrivez-moi. La SF dure gratuite à lire en ligne, c’est TOUT le concept de cette rubrique.

Le récit du jour s’intitule donc « Dirty Hack ». Oui, un titre anglais pour un texte en français, on n’a peur de rien ici, qu’est-ce que vous croyez. 😀 « Dirty hack » c’est une expression informatique signifiant (grossièrement) « bidouillage infâme », ou « bricolage mal foutu ». On l’emploie généralement pour décrire un bout de programme qui fait un truc épatant, mais de façon détournée, maladroite, contre-intuitive, et/ou très inélégante. On pense par exemple à la racine carrée inverse rapide de Quake 3. Ou à certains générateurs de nombres aléatoires sympas mais limités souvent utilisés dans les shadertoys (et celle-là j’en parle d’expérience)…

L’auteur de « Dirty Hack » n’est autre que… votre humble serviteur. Surprise ! Bah oui, c’était fatal. Il y a plus de dix ans, à force de ne pas trouver ce que je cherchais (i.e. de la « vraie SF dure » en français imprégnée de culture scientifique, comparable à ce qu’écrivent Stross, Egan, Brin, Clarke, Asimov, Stephenson, Landis, etc) j’ai décidé de prendre le taureau par les cornes. Vous savez ce que disait les anciens (Platon, apparemment) : « Nécessité est mère de l’Invention. »
En 2019, sous le nom de plume Sylvain Kernel, j’ai donc publié en ligne la première partie d’un roman intitulé « Augmentés ». Vous avez peut-être déjà repéré le lien dans la colonne de droite sur le blog, c’est le gros carré bleu aux angles arrondis qui vous emmène vers une page avec un résumé et plein de captures d’écran.

Alors « Augmentés », succinctement, c’est quoi ?

Menu Principal de 'Augmentés : Neurohackers'Menu de Augmentés : Neurohackers

Hé bien il s’agit d’un roman de SF… contenu dans une application Windows. Autrement dit, un livre multimédia imaginé, écrit, codé, et publié par moi à l’aide de tout un tas de logiciels libres (Blender, Gimp, SDL, etc). La première partie, « Augmentés : Neurohackers », est actuellement disponible sur ma boutique 32 Drones. Alors je suis conscient que lire un bouquin sur PC peut sembler surprenant pour certains (…encore que les gamers auront l’habitude), mais nos machines modernes, avec leurs capacités graphiques et sonores, permettent de créer rapidement une ambiance. Et de faciliter l’immersion du lecteur. Pour convaincre le public, je propose en téléchargement une version limitée du bouquin, une « démo gratuite » qui contient un chapitre complet (« Dirty Hack »). Et coup de bol, ce chapitre fonctionne plutôt bien en tant que nouvelle.

Illustration du chapitre Dirty HackIllustration du chapitre Dirty Hack

Le scénario ? Il s’agit d’une rencontre, d’un face-à-face à haute tension, dans le genre d’un film de Tarantino. Nous nous retrouvons en compagnie d’un certain « Durandal », scientifique pourri au service des puissants, qui mène l’interrogatoire d’un curieux spécimen. Un monstre génial engendré par le monde moderne. Et ça cause substitution sensorielle, code graphique, transhumanisme citoyen et exploits techniques réalisés par de simples amateurs. Un récit captivant, une histoire vraiment barrée, et une expérience multimédia, c’est à tout cela et bien plus encore que je vous convie dans ce numéro très spécial de Vendredi Science-Fiction. Le genre de surprise démentielle qu’on ne trouve nulle part ailleurs, seulement sur baselunaire.fr.

Interface de lecture et page 19 de Dirty HackInterface de lecture et page 19 de Dirty Hack

Interface de lecture et page 19 de Dirty HackMême Interface, Mode Noir Sur Blanc

Bonne lecture, donc. Et surtout relaxez-vous : Durandal veille sur nous.

Dirty Hack, de Sylvain Kernel, récit publié chez 32drones-sf.com (2019). Télécharger l’application PC windows directement ici (entrez le code 32 puis 2019 sans espace entre les deux)

P.S. Bien sûr si le concept vous a séduit, et que vous voulez soutenir une certaine SF française, plus pointue et authentiquement branchée science, n’hésitez pas à acheter la version complète.