BM #002

Deuxième épisode du Baudelaire Martien ! Et non, désolé, je n’expliquerai pas aujourd’hui non plus d’où vient ce nom bizarre… Je suis contrariant comme ça, figurez-vous. (^_^)

Le sujet officiel de ce post, c’est le Vent sur Mars. Mais rassurez-vous, ça va très vite partir en vrille.

Récemment, la NASA nous a offert un fichier sonore pour « écouter » le bruit des bourrasques dans les deltas asséchés de la Planète Rouge. Alors forcément, présenté comme ça, ça sonne bien. Mais ne sautez pas au plafond, c’est nettement moins impressionnant que ça en a l’air. En gros, c’est juste un bruit de saturation dégueulasse quand le micro de la Supercam pointe dans la bonne direction.

Un moment heu… « historique », à vivre sur le compte Soundcloud de la NASA.

Et donc la voilà. La fameuse Conquête Spatiale telle qu’imaginée par la NASA en 2021.

En lieu et place d’exploration humaine, vous êtes ENCORE sur Terre, ENCORE planqué derrière un écran, ENCORE le cul dans un fauteuil, et vous devez ENCORE appuyer sur un putain de bouton, tout ça pour quoi ?! Pour écouter… un son mono mal échantillonné.

Qui a hurlé « SPOILER ! », que je le décore ?!

Et oui les amis.
Une expérience historique à la fois.
Une découverte sans précédent après l’autre.
C’est ainsi que les machines nous voleront toutes les choses qui valent la peine d’être vécues, transformant une « expérience indescriptible » en « bouillie mal compressée » affichée sur votre écran.
La primeur, mais au rabais.
Le nouveau film que tout le monde attend, mais compressé à la porc, et en 320 par 200.
Aujourd’hui, c’est le son du vent. Mais demain, qui sait, ce sera le décollage du premier hélicoptère sur un autre monde, ou la découverte du premier fossile martien, que sais-je encore… Quand nous aurons interposé notre technologie entre nous et tout le reste de l’Univers, alors nous aurons vraiment tout perdu.
C’est d’ailleurs la raison fondamentale pour envoyer des hommes sur Mars (et ailleurs) : les sondes et les rovers ne sont que du métal (grossier) et de l’information (tronquée), alors que l’expérience directe, subjective, est d’une densité sans commune mesure. En plus d’être un défi technique noble et authentique.
L’univers sera considérablement enrichi quand un Homme, puis deux, puis trois, puis une multitude, auront vécu sur plusieurs mondes différents. Qui peut prédire ce qu’ils auront à raconter ? Qui peut imaginer les légendes qu’ils écriront sans même y penser ?
Tout cela découlant d’un geste : prendre la putain de télécommande, et la jeter.

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C’était l’épisode 2 du Baudelaire Martien. Si vous lisez ces lignes en faisant « oui-oui » de la tête, alors vous êtes probablement la Résistance.

Addendum : Allez, on va pas taper trop dur sur la NASA, d’autant qu’il y a de bonnes choses à sauver, techniquement parlant. Par exemple jeudi dernier, a eu lieu le second test de la fusée Artemis I au Centre Stennis (Mississipi). Le tir statique s’est remarquablement bien déroulé, après un premier test pourtant avorté il y a quelques semaines. Ce succès fait toujours plaisir. Le décollage réel aura lieu plus tard cette année, ou en début d’année prochaine, et servira à qualifier du matériel pour les missions habitées suivantes (Artemis II et III). Bon courage aux équipes techniques !

Pendant ce temps, à Boca Chica, Elon sirote une margarita en dansant la Carioca. Non seulement SN11 piaffe d’impatience sur son pas de tir (vol prévu cette semaine), mais jeudi toujours, le premier booster BN1 a été assemblé dans le Grand Hall. Il ne volera pas, mais avec 67 mètres de haut, c’est le plus grand étage de fusée jamais assemblé. Une nouvelle première pour SpaceX. La mise au point des boosters est vitale au projet martien de Musk, alors croisons les doigts. Là encore, tout repose sur les ingénieurs et les techniciens. Good Luck, SpaceX !

Baudelaire Martien #001

Alors que les débris du SN10 sont encore brûlants sur le pas de tir de Boca Chica, que les dernières fumeroles de méthane se dissipent à peine, je lance le premier numéro de ce « Baudelaire Martien » (dont on expliquera le nom étrange un autre jour…).
Car oui, c’est dans les moments de crise, dans les instants de doute, qu’il importe de tenir bon et de se rappeler POURQUOI NOUS COMBATTONS !

La réponse, c’est ce vaisseau spatial dont je parlais plus tôt, fracassé certes, mais qui a pourtant fait mieux que ses prédécesseurs… Nous ne t’oublierons pas, SN10.
La réponse, c’est aussi tout simplement « Mars ».
La Planète Rouge.
Et par l’un de ces nombreux miracles quotidiens dont notre époque maudite est coutumière, aujourd’hui-même (via le FCS) je suis tombé sur un panorama de la région où s’est posé le dernier rover de la NASA. Vous savez, cette petite voiture radio-commandée atomique nommée Perseverance
Alors voilà, je n’ajouterai pas grand chose de plus. Des félicitations et un énorme remerciement à Thomas Appéré, qui a généré cette vue à partir des données de la NASA, avant de la partager.

 

 

Vous noterez que le paysage est beaucoup plus dramatique que le site d’atterrissage de Curiosity : des cailloux partout, des mesas à mi-distance, le rebord lointain d’un cratère et des collines… Cette mission promet d’être spectaculaire !