—Chers auditeurs, aujourd’hui nous débutons une série d’émissions spéciales durant lesquelles, je l’espère, nous pourrons lever le voile sur certains mystères du Système Solaire. Comme vous pouvez le constater, nous glissons actuellement au-dessus de Mars à bord de ce bon vieux Witch. Croyez-le ou pas, certains d’entre vous ont encore un cerveau, et du coup ils s’interrogent : comment un parfait inconnu a-t-il pu se procurer un vaisseau spatial militaire américain qui n’est -soyons réalistes- même pas sensé exister ? Et bien pour répondre à votre question…
…
(gobe une chips et prend soin de mâcher bruyamment dans le micro pendant une bonne quinzaine de secondes)
…
—…et voilà toute l’histoire. J’espère que cela calmera un temps votre -légitime- curiosité.
(Rangiroa s’éveille dans son siège anti-accélération)
Rangi : (s’étirant) Mmmmmmmmh… Ouh, ça craque ! (se masse l’épaule) On est arrivé ?
—Presque, madame la Comtesse. Je profitais de votre sieste pour musarder à haute altitude, tout en remontant lentement vers le terminateur martien. (tend une main ouverte) Droit devant !
Rangi : Je… … C’est… magnifique !
—Oui, ça assure bien niveau pixels ! Il y a le coucher de soleil sur Mooréa vu depuis Tahiti. Et puis l’aube martienne depuis l’orbite basse. C’est assez indescriptible, mais équivalent sur l’échelle du Sublime.
Rangi : Je n’ai même pas la force de faire une remarque sarcastique !
—(rire) C’est dire !
Rangi : Du coup, nous sommes tous proches de Bootstrap !
—Alors la longitude correspond bien… Mais niveau latitude, c’est mort : nous survolons l’hémisphère Sud, Sirenum Terra pour être précis ! Et les copains d’Elon Musk, eux, vivent sur Amazonis Planitia, hémisphère Nord, et bien plus près de l’équateur. N’oublie pas qu’ils sont encore esclaves de l’équation de Tsiolkovski. Budget carburant tendu comme un string, fenêtres de tir tous les 26 mois, latitudes d’atterrissage limitées, transferts de Hohmann, et toutes ces conneries assommantes dont le Witch se contrefout ! (rire bref) Quand j’y pense, c’est vraiment la Marine à Voile, leur grand projet.
Rangi : Les pauvres. Il faudra leur expliquer comment faire, un jour.
—(rire désabusé) Ouais ! Si on veut devenir les deux individus les plus recherchés de tout le Système, c’est une idée, je suppose…
Rangi : (petite voix) Tout compte fait je vais attendre encore un peu…
—‘Le docteur Zen vient de quitter le chat !’
Rangi : Non, mais sans déconner, je me suis endormie en orbite lunaire. Pourquoi je me réveille sur Mars ?
—Hé bien comme j’allais l’expliquer aux auditeurs, j’ai décidé de mener un test du pod imageur que j’ai emprunté à tu-sais-qui.
Rangi : Ah. Oui. Le machin fusiforme hérissé de caméras bizarres. Et le manuel que tu m’as obligée à lire de bout en bout, espèce de monstre !
—J’avais besoin d’une spécialiste. De quelqu’un qui puisse se coltiner 1000 pages de documentation très vite, et surtout sans se lasser !
Rangi : Alors pour la vitesse, je confirme. Par contre, niveau lassitude, ouh, j’en ai une bien bonne à t’annoncer…
—(s’esclaffe) J’aurais dû m’en douter. (lui jette un regard en coin) Toujours ta fameuse « personnalité » qui interfère…
Rangi : Objectivement, la doc, c’est jamais passionnant ! Avec ou sans personnalité. RTFM, que diable !
—Je souffre avec toi, ma douce. Bref, pour éviter toute activité suspecte dans l’espace cislunaire, j’ai décidé de mener nos séances d’entrainement…
Rangi : …nos missions d’espionnage…
—…sur la Planète Rouge. Premièrement, on n’y trouve que des Muskiens, et ces mecs ne peuvent pas blairer le Consortium.
Rangi : On les comprend.
—Voilà. Ensuite, il y a deux terrains que j’aimerais bien scanner. Notamment une série de failles au Sud de Méthalox City.
Rangi : Toi et ta passion des vieilles pierres !
—(roublard) On ne sait jamais… Des ressources enterrées. Des milliardaires aux mains encombrées de billets qui ne savent pas où creuser. Des… heu… des « radio-pirates » avec une carte du sous-sol martien précise, datée et légendée.
Rangi : (sourire élargi) Ça semble lucratif, ton histoire. Tu as une estimation chiffrée ?
—Of course, ma délicieuse calculatrice à effet Casimir différentiel. Mais pas maintenant. Pas ici. Pas en direct, voyons !
Rangi : (vraiment déçue) Ah, zut.
—Hé non, pour le moment, c’est l’heure de la friandise musicale du jour ! Je vous entends remuer d’ici, mes braves babouins narcoleptiques en costume de Capitaine Flemme ! Mes indomptables révoltés du chocolat Bounty de 17h ! Mes pirates de l’Espace-Détente à pointeurs-laser ! Je ne vous ai pas oubliés. Le morceau du jour s’appelle Heroes vs. Villains, il a été composé par heu… Strayboom (WTF ?!) enfin, bref : Strayboom ou « Vincenzo » pour les vieux de la Vieille ( 🙂 ) et il accompagne l’invitation pour The Ultimate Meeting, une demoparty de 2011. J’adore les invitations de demomakers, la plupart du temps, leur musicien part dans un registre joyeux et optimiste, c’est très rafraichissant.
Rangi : (sûre d’elle) Je ne peux qu’approuver.
—(légèrement pris de court) … Heu… Ah bon ?!
Rangi : Ooh yeah. (^_^)
—(facepalm immédiat) Malédiction ! Encore grillé !
Rangi : Et sur la ligne d’arrivée ! Chanmé !
Note Technique : Un grand, un énooooorme merci à nimitz, le codeur du splendide shader « Sirenian Dawn » illustrant cet épisode, et à la plateforme Shadertoy. Sans eux -ainsi que Skaven252 et Vincenzo- ce billet n’aurait pas la même saveur.