MSM #013

Prévioussement, dans MSM : L’animateur et Rangi ont arrimé un pod de Renseignement sur la coque du Witch pour étudier un site lunaire particulièrement mystérieux. La répétition (sur Mars) s’étant bien déroulée, il est temps, à présent, de passer aux choses sérieuses…

 

 

—Et c’est parti pour le deuxième round de cette « édition spéciale ». Ne zappez pas, chers auditeurs, vous êtes sur la bonne fréquence ! Vous écoutez Radio Base Lunaire, RBL la Radio Rebelle, la seule station civile qui diffuse DEPUIS la surface de notre satellite. Nous émettons une fois par semaine à destination de tous les babouins de la Terre qui savent bricoler leur poste pour détecter certaines ondes radios disons, « bien précises ». Nous nous adressons aussi à ceux qui téléchargent les émissions après-coup, sur Internet. C’est moins couillu, mais au moins vous vous informez, et c’est déjà ça !
Rangi : (à mi-voix, mdr) Va-z-y mollo quand même, tout le monde n’a pas un PhD en traitement du signal ! (très joyeuse et bruyante) BONSOIR À TOUS !
—Comme chaque fois, je suis accompagné de ma ravissante comparse, une intelligence artificielle très sassy et complètement sexy. Blonde et brûlante comme une plage tropicale, elle répond au doux nom de Rangiroa !
Rangi : OUAIIIIIIIIS ! (soudain sérieuse) …mais je suis plus célèbre que toi, désormais, pas besoin de me présenter ! Pas vrai, mes p’tits babouins ?!
(riant) Ah, ça s’affole dans le chat, tu as clairement un gros fanclub.
Rangi : (fière) Ben tiens ! Ils ont du goût !
—Bref, suite à notre petite escapade sur Mars…
Rangi : On salue nos rares auditeurs Muskiens !
—… nous sommes de retour sur la Lune, toujours à bord du Witch que je pilote via ses commandes physiques. Le pilotage neural est possible sur un coucou de cette classe, mais cela reste une opération bien balaise, alors en attendant, à la guerre comme à la guerre !
Rangi : Quant à moi, je dois gérer les imageurs. C’est pas de la tarte !
—Comme vous l’entendez, les soucis mémoriels de Rangi sont réparés. Cela fait donc maintenant 3 jours qu’elle me fatigue les oreilles en sortant des mots et des expressions complètement datés voire parfois carrément hors-sujets.
Rangi : Pff ! Balivernes et Vade Retro, c’est absolument faux ! Je suis toujours à-propos !
—Rappelons -ou plutôt, détaillons- le plan de vol du jour. Afin d’observer le fameux point lumineux non loin du cratère Cléomède, nous allons effectuer un passage à basse altitude au-dessus de Mare Crisium. Imaginez Crisium comme un genre d’immense arène romaine elliptique : un fond plat très étendu (600 par 400 km), entouré d’une chaine de montagnes (les gradins) qui grimpent parfois à presque trois kilomètres au-dessus du niveau de la « mer ». Le grand axe de l’arène est orienté de gauche à droite (d’Ouest en Est).
Rangi : J’vous ai préparé une petite carte ! Je la balance sur le chat.

Capture d’écran de Rangi : carte de Mare Crisium.

—C’est suivant cette ligne que nous allons traverser : jaillissant d’un des vallons orientaux, nous filerons plein Ouest en direction de la Porte de Proclus. À gauche, nous devrions entrevoir les Hauts-du-Sud, notamment Promontorium Agarum, et dans la mer elle-même, plusieurs reliefs intéressants, par exemple Dorsum Harker, et un cratère notable : Picard. Sur la droite, j’ai calculé l’altitude du Witch pour que nous puissions observer le rivage Nord juste au-dessus de la courbure de l’horizon lunaire. … Si nous maintenons une altitude d’environ 5km, nous distinguerons le sommet des montagnes les plus élevées -parmis lesquelles le fameux pic qui nous intéresse. Vous allez me dire : mais pourquoi ne pas prendre de l’altitude et observer ce site depuis l’orbite, ou un point distant quelconque.
Rangi : Ce serait en effet nettement plus simple !
—Et je vous répondrai : déjà tenté. Et ça n’a rien donné. Ou plutôt, ça a donné des choses tellement bizarres et localisées que cette seconde approche, plus discrète et moins verticale -en un mot : « biaisée »- s’est avérée nécessaire. Il y a quelque chose à cet endroit, et ce truc n’est pas visible finement à grande distance, et surtout pas en surplomb. Nous aurons peut-être plus de chance si…
Rangi : Alerte ! Je détecte un convoi roulant qui remonte en direction de Dorsa Tetayev. Trois camions et huit rovers pressurisés. Leurs transpondeurs sont… H.S. ! Aucun signal. Mais ils ont encore le sigle du Consortium sur les portières, ces hurluberlus ! Quelle brochette de nigauds !
—Haha, l’arrogance typique du Consortium ! Ils brouillent les signaux électroniques mais négligent l’optique, vu qu’ils savent que personne n’ira fliquer leurs déplacements au téléobjectif ! Sauf que pas de chance, aujourd’hui… Ah je les vois : sûrement une huile du Conseil Scientifique qui arrive de leur avant-poste de Condorcet.
Rangi : Le Consortium a un avant-poste à Condorcet ?!
(distraitement, car il pilote à vue) Le Consortium est partout, Rangiroa.
Rangi : Mais on a rien vu en passant !?
—Ils se planquent dans un renfoncement de la pente Nord. Des modules partiellement enterrés. Impossible de les voir par où on est passé.
Rangi : Et ils vont où, comme ça ?! Nan parce qu’officiellement, la ville la plus proche est à plus de 500 bornes !
—D’après toi ?
Rangi : Ils ont un habitat secret dans Mare Crisium ou Mare Anguis, c’est ça ?
—Quelque chose du genre, oui, ça m’étonnerait pas. Ou alors un QG de campagne. Enfin, quoiqu’il en soit… Je ralentis un peu, tu permets ? … Quoiqu’il en soit, nous sommes en camouflage maximal, ils ne nous détecteront jamais. Le Witch a peut-être 40 ans, mais il a toujours un bon siècle d’avance sur ces crétins.
Rangi : Tu me rassures. J’ai vu leurs canons Vulcan de près une fois. Plus jamais ça !
—Noooon, nononon, ne t’inquiète pas ma douce abeille-tueuse dichroïque au carbure de silicium. Nous ne courrons aucun risque. C’est eux, qui devraient être terrifiés, de savoir qu’un monstre comme le Witch les a dans le colimateur ! Non, ce qui m’inquiète, c’est le contenu de leurs camions. Je risquerais bien un coup de scanner, mais cela trahirait notre présence. … Hmmmmmmm…

(sourire dans la voix) Tiens, ce n’est qu’un détail, mais l’as-tu noté ? Ils ne laissent aucun sillage sur le régolithe.
Rangi : (bluffée) Ah mais oui !? Par tous les diables, comment font-ils un tel tour de passe-passe ?
—Regarde les protubérances au niveau des pare-chocs arrière : tu vois ces deux trucs qui ressemblent à des dômes tridar ? Zieute-les dans l’UV, tu m’en diras des nouvelles…
Rangi : Attends voir, attends voir ?! … Ouaip ! Effectivement, y’a des raies d’émission assez flagrantes.
—Un effet secondaire : ionisation résiduelle des particules minérales… Ce sont des contremesures. Ils utilisent de puissants champs électriques pour manipuler la poussière et recouvrir les ornières créées par les roues. Du coup… à moins que le satellite passe exactement à cet instant précis, il ne détectera jamais leur passage.
Rangi : …et comme nous sommes en plein dans un trou de la couverture satellite, par voie de conséquence… Vi-vi-vi. Bien joué. … Hé, mais ça fout en l’air toute la stratégie de surveillance officielle de la Protection Planétaire, ce genre de techno, non ?!
(rire cynique) Ouais. Tu comprends pourquoi je les prends pour des guignols, maintenant ?
Rangi : (hochant la tête) Le fait est…
—…
Rangi : Et donc ? Qu’est-ce qu’on fait ?
(réfléchissant à voix haute) Non, ce n’est pas l’ordre du jour. Je passe. On reprend le plan de vol initial, comme prévu. Je rejoins la trajectoire et on continue. (d’une voix sûre) Ready, Rangi ?
Rangi : (motivée) Ooh yeah ! Let’s go-go-go !

 

 

—Oh bon dieu, tu me fais penser ! Désolé pour ce contretemps, mes babouins mutants en armure de combat ! Nous allons achever cette première session imprévue avec Backscatter, de Ferris et Hoffmann (…encore eux). L’intro en 40kb dont est tirée cette musique est un genre d’exploit technique vraiment sympa et qui mérite le détour, n’hésitez pas à creuser la question de votre côté si la création procédurale vous intéresse. Nous espérons que vous avez fait un agréable voyage en notre compagnie. Quant aux petits malins du Consortium que nous avons grillés il y a deux minutes, voilà, cher public, ce qui se passe dans votre dos tous les jours sur la Lune. Qu’est-ce que vous croyez, les gars ?! Elon Musk est venu leur demander des comptes en personne, et il a été bufferisé sur Platon. ELON. FUCKING. MUSK ! Pour résumer, le mec a enclenché à lui tout seul la nouvelle Course À L’Espace, la conquête de la Lune et celle de Mars. Excusez du peu ! Et on lui a gentiment demandé de s’occuper de son cul !
Rangi : …de Mars ! On lui a demandé de s’occuper de Mars ! (^_^)’
—Exactement. Il s’est fait virer comme un malpropre ! Du coup il reste qui ? Personne…
Rangi : Mais !?
—…à part moi et Rangiroa.
Rangi : J’aime mieux ça.
—On reprend après la musique. Terminé.
Rangi : Messires, gentes dames, courageux babouins de la Résistance Lunaire, ici Rangi qui vous dit : surtout ne zappez pas !

Note Technique : Mais comment ?! Un épisode de Mardi Scene Music le… mercredi ?! Aberration ! Blasphème ! Anarchie ! Ça devient n’importe quoi, ce blog ! Ce à quoi je répondrai : MSM (« Mardi Scene Music »), ça marche aussi avec le mercredi… Et puis je vous devais cet épisode depuis trop longtemps, alors à circonstances exceptionnelles, etc, etc. L’important, c’est d’être là, même un peu en retard. Sur ces bonnes paroles, je vous laisse. « It is wednesday, my dudes ! » 😀