VSF #021

Contrairement au dernier VSF qui approchait le sujet de façon détournée, le récit du jour est un traitement direct, frontal même, du thème des technosignatures.

Là où Benford, dans Bow Shock, se plaçait dans un contexte galactique confortable (i.e. distances astronomiques), l’auteur du jour, Carrie Vaughn, n’hésite pas à ramener le problème directement dans notre système.

Synopsis : Une astronome découvre un artefact dans la Ceinture d’Astéroïdes… dans l’indifférence générale.

The Best We Can, de Carrie Vaughn, à écouter ou lire chez Escape Pod (avec la petite musique rock habituelle qui met bien dans l’ambiance) ou à lire chez Tor.

Ce texte pessimiste sonne tellement juste, si tristement réel, que je me devais de l’inclure dans le corpus de VSF, a fortiori après Bow Shock dont il est en quelque sorte l’antithèse : thème, longueur, profondeur, chute, etc. J’ai bien aimé l’écouter chez Escape Pod, et le relire chez Tor. C’est plutôt signe que la qualité est au rendez-vous. Et pourtant…
Pourtant il y a des détails qui me chiffonnent. Ce n’est pas vraiment de l’ordre de l’écriture, mais plus au niveau du scénario. Plusieurs angles d’attaque restent inexploités, et c’est dommage. Bon, il faut dire que j’ai des idées bien précises sur ces questions de heu… technosignatures, et que cela m’agace lorsque je vois le sujet traité de façon partielle (voire partiale).
Un autre souci de ce texte, c’est ce ton plaintif, totalement égocentrique, en déséquilibre avec une découverte qui devrait malgré tout être enthousiasmante. Mais là encore, c’est tellement le symptôme d’une époque qu’on ne peut que saluer la pertinence de ce choix narratif. L’Art imite la Vie. La Forme au service du Fond. Etc.

La nouvelle s’achève sur une note d’espoir un peu artificielle, probablement une référence au projet Breakthrough Starshot. Vous noterez cependant que les mots finaux ne sont pas « …the best we can do. », mais « For now. »
Comme si Carrie Vaughn elle-même avait perçu toute la violence, le désespoir de son texte. Et que dans un dernier geste de regret, elle avait voulu adoucir le constat.