La SF dure est un genre cérébral, du coup, l’adapter au cinéma ou en animation est plutôt casse-gueule… C’est tellement compliqué, en fait, qu’on confie rarement ce genre de projet à des stagiaires, mais plutôt à ceux qu’on estime (à tort ou à raison) comme des metteurs en scène « chevronnés ».
Et puis une fois de temps en temps, histoire de bien dégonfler la tête à tout le monde, trois étudiants français se pointent aux Gobelins, discutent, font des croquis, et à la fin, ils vous pondent un truc comme « Eclipse ».
Et là, vous vous prenez une baffe magistrale.
Un grand flash annihilateur de BFG9000.
Un vieux Second Impact dans la gueule.
Soudain vous comprenez pourquoi le reste du monde parle avec des tremolos dans la voix de nos talents locaux.
Eclipse from GOBELINS pro on Vimeo.
J’ai vu ce court-métrage il y a une dizaine d’années, mais je ne l’ai jamais oublié. Pour une raison fort simple. Il arrive à exprimer rapidement, sans un mot, l’un des principes fondamentaux de la SF : le Mystère. Ou plus explicitement : la Transcendance Rationnelle (cf toute la fin de « 2001 »).
Entre le graphisme évoquant Moebius ou les projets de la NASA, et le « sound design » qui rend clairement hommage à celui d’Alien (le son saturé dans les scènes en extérieur) et à la synthwave (nappes synthé solennelles), c’est un petit chef-d’oeuvre. Un épisode de « La Quatrième Dimension » complet en 3 minutes.
En prime : un court making-of !
Théo Guignard, Noé Lecombre, Hugo Moreno, vous et toute l’équipe « Sound Design », vous avez fait un boulot du tonnerre. Je vous salue bien bas.