BD #003

On termine ce mois de mars 2025 avec un délire SF un peu barré de Bad Space intitulé Ozymandias. Comme d’habitude, c’est une franche rigolade : l’histoire d’un cadavre… à travers le temps, avec un détail tordu bien entendu… Par précaution, je vous remets ici le court poème de Shelley dont le titre est tiré :

Ozymandias

J’ai rencontré un voyageur de retour d’une terre antique
Qui m’a dit : « Deux jambes de pierre immenses et dépourvues de buste
Se dressent dans le désert. Près d’elles, sur le sable,
À moitié enfoui, gît un visage brisé dont le sourcil froncé,

La lèvre plissée et le rictus de froide autorité
Disent que son sculpteur sut lire les passions
Qui survivent encore dans ces objets sans vie
À la main qui les imita et au cœur qui les nourrit.

Et sur le piédestal apparaissent ces mots :
« Mon nom est Ozymandias, Roi des Rois.
Voyez mon œuvre, ô puissants, et désespérez ! »

Auprès, rien ne demeure. Autour des ruines
De cette colossale épave, infinis et nus,
Les sables monotones et solitaires s’étendent au loin. »

Voilà, soldat, vous êtes fins prêt à être largué sur l’objectif :

Ozymandias, un strip de Bad Space

« Nom de Dieu, ce que baselunaire.fr est devenu classieux, quand même… » s’écrira le lecteur enthousiaste et cultivé, avide de nourritures spirituelles et de distractions intelligentes.
« Mais il l’a toujours été ! Et vous n’avez encore rien vu, très cher… » répondrai-je en relevant mon chapeau d’un pouce.

Publié dans BD

Concepts #009

Le concept du jour, c’est le vieillissement des machines électroniques, avec un article court de Hackaday, qui renvoie à un autre, beaucoup plus détaillé, de Ars Technica.
La Super NES, c’est LA console des années 90 (j’aurais pu écrire ça de la Mégadrive, de la GameBoy ou de la Playstation et ce serait tout aussi vrai 😎 ). Tellement de bons jeux (Street Figher, Zelda) et de surprises techniques (la 3D de F-Zero ou celle, polygonale, de Starfox).

Licence CC3.0 par JCD1981NL (wikipédia)

La Super Nintendo dans son design européen. Licence CC3.0 par JCD1981NL (wikipédia)

Hé bien il se trouve que des passionnés continuent de jouer sur ce vieux matos en 2025, et qu’ils ont noté… une accélération de certains paramètres physiques au cours du temps. Je ne rentrerai pas dans les détails, mais on découvre pas mal de choses, notamment que la super NES n’utilise pas des horloges à quartz comme tous les appareils actuels, mais leur version céramique, et que les speedrunners (il n’y a pas un mot français ?) sont des gens pointus : ils mettent au point des logiciels spéciaux pour jouer à leur place, automatiquement, de façon consistante et reproductible, afin de profiler les performances de leurs machines, et font donc des trouvailles intéressantes.
« La seule différence entre le bidouillage et la Science, c’est qu’on prend des notes ! » comme aime tant le répéter Adam Savage. (en V.O. : « The only difference between screwing around and science is writing it down ! ») Et ça c’était la petite référence Mythbusters qui fait plaisir !
La culture du jeu vidéo AAA moderne est un désastre à tous points de vue : culturel, technique, social, tout est en ruines, comme en témoignent les récents déboires rencontrés par Ubisoft qui a littéralement provoqué un incident diplomatique avec le Japon juste pour faire plus de pognon (…et obéir aux consignes de l’Agenda, Durandal confirme !). C’est pourquoi il est bon, parfois, de revenir aux fondamentaux, l’époque bénie où les jeux étaient amusants, nouveaux, et bien conçus (…majoritairement 😉 ). Et où le pouvoir du pognon, bien que toujours présent, n’avait pas encore systématiquement détruit tout ce qui est bon en ce bas-monde.

Je précise quand même, par souci d’exactitude, que les problèmes ne concernent que les grands studios (les boites « sans âme »). Le monde du jeu vidéo est (heureusement) bien plus vaste que ça et l’existence de nombreux petits studios indépendants permet encore au genre de briller, de temps en temps, en terme de créa et de ludicité.

Voilà c’est tout pour ce numéro. Ah si, quand même : si vous avez la chance d’avoir une SNES chez vous, rallumez-là un de ces jours pour faire une bonne partie. Ce sera aussi bien qu’au bon vieux temps, quoique probablement un poil plus rapide. Trois fois rien… Quelques Hertz !