MSM #007

Rangi : Chers auditeurs, je vous parle depuis Reiner Gamma -la tâche sinueuse sur le côté gauche de la Face Visible- où je suis en train de chercher l’animateur qui s’est, encore une fois, foutu dans une merde pas croyable. Je crois qu’il voulait attaquer tout seul un convoi du Consortium ou un truc du genre, bref, du grand n’importe quoi.

(observe autour d’elle avec une paire de jumelles qui se collent sur son casque-bulle)

Rangi : Alors, je ne me plains pas, hein. Plus je sors de la station, plus je suis contente.

(Note une première salve de projectiles qui foncent vers le ciel obscur, tirés depuis un point situé juste au-delà de l’horizon. Rangi émet un rire pas amusé du tout.)

Rangi : Mais on m’a parlé de risques assez élevés : des lasers tactiques principalement, des CRAM phalanx américains reconfigurés pour le vide, et aussi quelques slingatrons portatifs, bref, de quoi me réduire facilement à l’état de carcasse.

Rangi : Je suis une gynoïde de compagnie toute en finesse et en précision, pas un drone de combat dernière génération ! Je ne supporte même pas le vide ! Ma peau dégaze et se craquelle, et je ne parle pas de ce que me feraient les UV en moins de vingt minutes sans scaphandre !


Rangi : Pour ne rien arranger, on m’a demandé de laisser le Witch au hangar pour ne pas l’abîmer. Oui oui, vous avez bien entendu ! Je dois la prendre comment, celle-là ?!

Rangi : Certaines machines sont plus valorisées que d’autres, sur cette base. Enfin, passons.

(fait quelques pas dans la direction du point caché d’où jaillissent toujours des tirs quasi-verticaux)

Rangi : (pour elle-même) Mais il tirent sur quoi, ces cinglés ?! Je ne vois rien au-dessus d’eux, c’est préoccupant, quand même !

Rangi : Bref, du coup, je me retrouve à pieds sur le régolithe, avec six cartouches EMP maison, un vieux fusil laser russe acheté au marché noir, et mon épiderme synthétique qui racornit pour un rien ! Je ne vois pas comment ça pourrait être pire, à part peut-être si j’avais des chaussures à talons hauts… (soupir) La pire expédition de secours dans l’histoire des expéditions de secours.

Rangi : De… Oh bon SANG ! (O_O)’ CONTACT ! CONTAAAAAAACT !

(bruits vraiment flippants de graviers ricochant contre son casque)

(hurlements statiques dans les écouteurs sous l’effet d’un puissant brouillage, les filtres de RBL compensent automatiquement)

(Après une série de feintes et de sauts, Rangiroa se planque en vitesse derrière un rocher fracassé)

Rangi : Je vais donc être brève. Le morceau d’aujourd’hui s’appelle Massive Agressive -un peu comme moi quand j’aurai retrouvé votre animateur. Il fut composé par Gargaj -encore lui- pour illustrer la démo Piledriver, que -oups !

(expiration forcée et clairement inquiète)

Rangi : Re-oups ! – …que l’animateur vous conseille de voir.

Rangi : Excusez-moi pour les interruptions, mais mon larynx artificiel n’est pas un stupide haut-parleur, il fonctionne comme le vôtre, avec de l’air et des cordes vocales. Du coup quand je bondis ou que je dois me plier en deux brusquement, pour… eeeeeeeesquiver… des tirs répétés… tout en me déplaçant… comme maintenant… hé bien : physique, accélération, inertie, tout ça donne des sons plutôt inattendus de la part d’une machine. Est-ce que j’ai déjà dit que je n’étais pas conçue pour la guerre ?

(nouveau bond en repli)

Rangi : Et voilà ! 10 petites secondes de répit maximum. C’est toujours ça de gagné. Et merci la gravité lunaire ! (rigole) Un moment, là, je me suis prise pour un kangourou ! 😀

(vérifie la batterie de son fusil laser en une demi-seconde comme si elle avait fait ça toute sa vie)

Rangi : Ah oui, vous êtes encore là. Heu, « envoyez la musique », « ooh yeah », « c’est parti », tout ça, tout ça !

(épaule le fusil et commence à remonter la pente en restant dans l’ombre d’un imposant bloc minéral)

Rangi : (pour elle même, mais le micro est resté branché) De la drum’n Bass pour une baston spatiale… S’il est toujours vivant, je vais le tuer !

Goodies #001

Yo ! Nouvelle rubrique, où je ferai la promotion de produits originaux vendus sur ma boutique Redbubble, des goodies dédiés à la science-fiction bien sûr !

Et on commence avec un poster à l’ambiance très « espace profond », histoire de donner un look futuriste aux murs de votre batcave. Cette illustration originale n’a pas encore été publiée sur le blog, héhé…

« Perdue aux confins de la galaxie, une planète sert de base avancée à une forme de vie artificielle… »

Ce design vous plaît ? Sachez qu’il est également disponible sur une cinquantaine de produits différents : coques de téléphone, t-shirts homme ou femme, sacs divers, coussins, mugs, cahiers, cartes postales, couverture de couette, autocollants, badges, impressions sur tissus ou métal, et bien d’autres encore… Tout est sur ma boutique en ligne chez Redbubble.

MSM #006

—Vous êtes à l’écoute de RBL, Radio Base Lunaire, la seule, l’unique, et même l’ultime, oserais-je dire. Raaah, quel plaisir de retrouver mon bon vieux fauteuil après toutes ces foutues sorties extra-véhiculaires. Rangiroa me disait qu’elle avait assuré l’intérim la semaine dernière. Désolé, j’étais -ahem- occupé…
*murmures inaudibles en arrière dans le studio*
—Qu’est-ce que tu dis, Rangi ?
*marmonnements un peu plus distincts mais pas beaucoup*
—Non, mais parle dans le micro, ma licorne supraconductrice de Mare Frigoris… Sinon tu sais bien qu’ils ne t’entendront pas !
*le micro crachote*
Rangi : (agacée, mais avec un sourire dans la voix) Non je disais juste qu’ils ont été adorables.
—Tout s’est bien passé ?
Rangi : Exactement. Et d’ailleurs tu as gaffé, je crois que je n’avais même pas donné mon nom…
—Raah mais c’est la base sérieux. Le respect. On parle au micro, on se présente, quoi.
Rangi : (interloquée) Bien sûr ! Comme toi, par exemple.
—…
Rangi : Ah messieurs-dames, c’est une première, l’animateur humain mouché par son IA.
—Non mais tu sais bien que c’est com-plè-te-ment différent.
Rangi : (ironique) Ouiiiiiii, tout à fait.
—La Résistance, tu comprends bien…
Rangi : (rajoute ni-vu-ni-connu une vingtième couche de sarcasme) Voilà. La Liberté. L’Espoir. Tout ça.
—Quand on sert la Cause, je t’ai déjà expliqué, on ne peut pas se permettre…
Rangi : (voix lasse) Pffff… Et ça s’enlise… Introduction trop longue !
—Hé, tu es particulièrement énervante ce soir. Qu’est-ce qui t’arrive, tu surchauffes ?
Rangi : (pause, puis gavée) Nan, rien…
(silence très masculin, et fort dubitatif de la part de l’animateur. Bref, un faux-pas diplomatique grave)
Rangi : (s’éloignant du micro) De toutes façons, tu comprendrais pas.
—Probable. Pour en revenir à des choses plus intéressantes (*bruit de choc violent contre la cloison*) Attention, Rangi ! C’est mon unique exemplaire de Gödel-Escher-Bach ! … Je l’ai même pas encore lu, en plus, il me sert à bloquer la porte du sas quand… Et puis t’as vu le pavé, franchement ? Avec ta force, il passerait à travers la paroi comme rien !
Rangi : (lointaine et amusée, pleine de dérision) HA !
—Rahlala, mais quel mauvais caractère, cette IA !

(en douce pour les auditeurs) Héhé, elle est encore plus jolie quand elle se met en rogne. N’empêche que je ne sais toujours pas ce qui…

 

(ton jovial retrouvé, genre « passons ») Chers auditeurs, la somptueuse bipolaire qui partage mon exil sélénite, Rangiroa, grande impératrice robotique de la Base Lunaire, vient de disparaître par l’écoutille -probablement pour aller hurler dans un coussin, ou mieux : dans son scaphandre, sous un beau clair de Terre. Je vais donc pouvoir vous proposer le morceau de ce soir. Il s’agit de la bande-son de la démo « Stargazer », composée par Gloom (pas « Gollum », hein, j’ai bien dit « Gloom »), qui est un musicien notoire de la Scène Démo.
Si vous aimez l’ambiance désert hitech, et les synthés aux sons granuleux comme la poussière des hautes terres lunaires, alors c’est de la bonne. Je vous envoie ça tout de suite maintenant, c’est en direct sur Radio Base Lunaire, et au risque de me paraphraser : « Oooh yeah… »