Rangi : Chers auditeurs, je vous parle depuis Reiner Gamma -la tâche sinueuse sur le côté gauche de la Face Visible- où je suis en train de chercher l’animateur qui s’est, encore une fois, foutu dans une merde pas croyable. Je crois qu’il voulait attaquer tout seul un convoi du Consortium ou un truc du genre, bref, du grand n’importe quoi.
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(observe autour d’elle avec une paire de jumelles qui se collent sur son casque-bulle)
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Rangi : Alors, je ne me plains pas, hein. Plus je sors de la station, plus je suis contente.
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(Note une première salve de projectiles qui foncent vers le ciel obscur, tirés depuis un point situé juste au-delà de l’horizon. Rangi émet un rire pas amusé du tout.)
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Rangi : Mais on m’a parlé de risques assez élevés : des lasers tactiques principalement, des CRAM phalanx américains reconfigurés pour le vide, et aussi quelques slingatrons portatifs, bref, de quoi me réduire facilement à l’état de carcasse.
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Rangi : Je suis une gynoïde de compagnie toute en finesse et en précision, pas un drone de combat dernière génération ! Je ne supporte même pas le vide ! Ma peau dégaze et se craquelle, et je ne parle pas de ce que me feraient les UV en moins de vingt minutes sans scaphandre !
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Rangi : Pour ne rien arranger, on m’a demandé de laisser le Witch au hangar pour ne pas l’abîmer. Oui oui, vous avez bien entendu ! Je dois la prendre comment, celle-là ?!
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Rangi : Certaines machines sont plus valorisées que d’autres, sur cette base. Enfin, passons.
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(fait quelques pas dans la direction du point caché d’où jaillissent toujours des tirs quasi-verticaux)
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Rangi : (pour elle-même) Mais il tirent sur quoi, ces cinglés ?! Je ne vois rien au-dessus d’eux, c’est préoccupant, quand même !
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Rangi : Bref, du coup, je me retrouve à pieds sur le régolithe, avec six cartouches EMP maison, un vieux fusil laser russe acheté au marché noir, et mon épiderme synthétique qui racornit pour un rien ! Je ne vois pas comment ça pourrait être pire, à part peut-être si j’avais des chaussures à talons hauts… (soupir) La pire expédition de secours dans l’histoire des expéditions de secours.
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Rangi : De… Oh bon SANG ! (O_O)’ CONTACT ! CONTAAAAAAACT !
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(bruits vraiment flippants de graviers ricochant contre son casque)
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(hurlements statiques dans les écouteurs sous l’effet d’un puissant brouillage, les filtres de RBL compensent automatiquement)
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(Après une série de feintes et de sauts, Rangiroa se planque en vitesse derrière un rocher fracassé)
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Rangi : Je vais donc être brève. Le morceau d’aujourd’hui s’appelle Massive Agressive -un peu comme moi quand j’aurai retrouvé votre animateur. Il fut composé par Gargaj -encore lui- pour illustrer la démo Piledriver, que -oups !
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(expiration forcée et clairement inquiète)
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Rangi : Re-oups ! – …que l’animateur vous conseille de voir.
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Rangi : Excusez-moi pour les interruptions, mais mon larynx artificiel n’est pas un stupide haut-parleur, il fonctionne comme le vôtre, avec de l’air et des cordes vocales. Du coup quand je bondis ou que je dois me plier en deux brusquement, pour… eeeeeeeesquiver… des tirs répétés… tout en me déplaçant… comme maintenant… hé bien : physique, accélération, inertie, tout ça donne des sons plutôt inattendus de la part d’une machine. Est-ce que j’ai déjà dit que je n’étais pas conçue pour la guerre ?
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(nouveau bond en repli)
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Rangi : Et voilà ! 10 petites secondes de répit maximum. C’est toujours ça de gagné. Et merci la gravité lunaire ! (rigole) Un moment, là, je me suis prise pour un kangourou ! 😀
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(vérifie la batterie de son fusil laser en une demi-seconde comme si elle avait fait ça toute sa vie)
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Rangi : Ah oui, vous êtes encore là. Heu, « envoyez la musique », « ooh yeah », « c’est parti », tout ça, tout ça !
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(épaule le fusil et commence à remonter la pente en restant dans l’ombre d’un imposant bloc minéral)
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Rangi : (pour elle même, mais le micro est resté branché) De la drum’n Bass pour une baston spatiale… S’il est toujours vivant, je vais le tuer !