VSF #014

Le texte du jour est récent, il fut publié en 2020 puis diffusé courant juin 2021 dans Escape Pod. Il s’intitule « The Machine That Would Rewild Humanity », et a été écrit par Tobias S. Buckell, un auteur dont j’ignore à peu près tout, mais dont le talent demandera un futur approfondissement. En attendant il nous livre une histoire compacte et redoutablement efficace : rien à enlever, rien à ajouter. Un véritable récit de science-fiction à l’ancienne, étanche et profilé comme une capsule spatiale.
Le décors : un futur lointain après un cataclysme planétaire qui évoquera -forcément- celui qui nous fonce sur la gueule. Nous voilà donc confrontés aux nouveaux « Maîtres du Monde », et aux questions éthiques soulevées par leur technologie. On est bien là, vous l’aurez compris, au centre exact du Genre. Tobias S. Buckell focalise son microscope sur cette étincelle divine dont tout peut surgir, le Feu Prométhéen des grecs, et nous offre un verdict précis que l’on peut partager… ou non.
Le trailer de Matrix 4 vient juste de sortir et l’amateur de SF ne peut que rapprocher ces deux visions du futur, celle du texte du jour et celle des sœurs Wachowski. Pour y noter le même pessimisme, le même défaitisme fondamental. Il y aurait là matière à très très longue discussion, aussi je vais abréger votre attente, et vous laisser tirer vos propres conclusions.
Place à la SF ! Et bonne lecture (ou écoute)…

« The Machine That Would Rewild Humanity » par Tobias S. Buckell chez Escape Pod !

VSF #013

Aujourd’hui dans VSF, un peu de rigolade avec 2084, un court métrage de Taz Goldstein qui tente d’illustrer que les régimes les plus oppresseurs ne peuvent rien face à un certain niveau de connerie. On appréciera la performance tordante de Byrne Offutt, dans son rôle d’idiot du village sympa comme tout…
Bon, place à la SF :

2084 from Taz Goldstein on Vimeo.

DO !
NUT !
THING !
DONUT THING ! 😀
*voix robotique* PROCESSED !

VSF #012

Le vendredi, c’est le jour de la nouvelle de SF gratuite à déguster tranquillement sur baselunaire.fr !

Aujourd’hui, je vous propose un texte d’Alastair Reynolds paru chez Lightspeed Magazine en mai 2011 : « Scales ». Il s’agit d’une histoire courte et plutôt intense, un récit à mystères successifs où chaque détail compte. En anglais, scales veut dire « écailles », bien sûr, mais aussi « échelles », au sens cartographique. Et le lecteur pourra prendre cinq secondes après coup pour juger la pertinence de ce titre.

Alastair Reynolds est l’un des grands noms de la SF dure. Il est l’auteur de plusieurs sagas, parmi lesquelles le fameux « Cycle des Inhibiteurs » (« Revelation Space », en anglais) dans lequel il met en scène des branches augmentées de l’Humanité, des genres d’humains « boostés » qui naviguent dans un univers profondément hostile, semé de ruines antiques et de machines extra-terrestres souvent fatales.
Il y a quelques années déjà, j’ai lu le premier roman du cycle : « L’Espace de la Révélation ». J’en garde un souvenir… complexe. Entendons-nous : ce fut incontestablement un moment SF de haut calibre, un récit maitrisé ponctué de scènes d’actions carrément sympas, mais la façon d’écrire assez sombre, voire sinistre, de l’auteur a un peu plombé l’ambiance. Je crois me rappeler de protagonistes froids, tout en calculs. D’une tension permanente. Et d’une fin assez intéressante, pleine de potentiels.
Hum… 🙂
Je suis en train de me dire que pour bien faire, il faudrait le relire. Et éventuellement me procurer la suite ! (« La cité du Gouffre », « Chasm City » en anglais)

Petit point amusant : la série « Love, Death, and Robots » (Netflix) contient un court-métrage particulièrement apprécié, « Beyond the Aquila Rift », tiré d’une histoire d’Alastair Reynolds. … Et maintenant que j’ai découvert ça, je comprends mieux le final. Les vrais sauront. (…de Mordor)

Bon, c’est pas tout ça ! Bouclez vos ceintures, vérifiez votre armement et tenez-vous prêts ! L’Ennemi doit mourir ! Sortie d’hyperespace dans 5… 4… 3… 2… 1… GO !

« Scales » d’Alastair Reynolds.