Shady #015

Le shader du jour s’intitule « Centres d’un triangle » (« Centers of a triangle »), et c’est une autre de ces trouvailles qui font le bonheur des gens curieux.

 

 

Comme son nom l’indique, ce programme affiche (en temps-réel et de façon interactive) la position de plusieurs « centres » remarquables d’un triangle quelconque. Vous en connaissez probablement déjà quelques-uns. L’orthocentre, le centre du cercle inscrit, le centre du cercle circonscrit, etc… Mais les mathématiciens, clairement jamais en panne d’idées, semblent nous avoir inventé tout un bestiaire : plus de 44000 « centres » (en juillet 2021) avec des noms plus barrés les uns que les autres, et qui ont probablement chacun leur utilité, je n’en doute pas.

On notera que l’auteur, noby, a clairement pensé à son public puisqu’il a inclus un lien vers l’article Wikipédia répertoriant tous les centres importants. Je vous pose ici la version française : Nombre de Kimberling.

Note : il est possible de bouger les 3 sommets du triangle pour voir comment évoluent les « centres » associés, et également de sélectionner certains centres particuliers en cliquant sur leur nom en haut à gauche (tout simplement). Les petits malins chercheront à confondre tous les centres en un seul point, et découvriront ainsi empiriquement un résultat mathématique probablement sans grande importance, mais réel.

Encore merci à noby pour ce fameux « Centers of a triangle », qui, sans forcément repousser les limites du code, nous permet quand même de découvrir un pan intriguant de la culture mathématique. Allez, je ne résiste pas, avant de partir, à vous sortir au moins un petit détail croustillant de ces pages Wikipédia : apparemment, Napoléon, Empereur des français, aurait découvert non pas un, mais DEUX points remarquables dans un triangle. Si j’avais un bicorne, il en tomberait !

VSF #012

Le vendredi, c’est le jour de la nouvelle de SF gratuite à déguster tranquillement sur baselunaire.fr !

Aujourd’hui, je vous propose un texte d’Alastair Reynolds paru chez Lightspeed Magazine en mai 2011 : « Scales ». Il s’agit d’une histoire courte et plutôt intense, un récit à mystères successifs où chaque détail compte. En anglais, scales veut dire « écailles », bien sûr, mais aussi « échelles », au sens cartographique. Et le lecteur pourra prendre cinq secondes après coup pour juger la pertinence de ce titre.

Alastair Reynolds est l’un des grands noms de la SF dure. Il est l’auteur de plusieurs sagas, parmi lesquelles le fameux « Cycle des Inhibiteurs » (« Revelation Space », en anglais) dans lequel il met en scène des branches augmentées de l’Humanité, des genres d’humains « boostés » qui naviguent dans un univers profondément hostile, semé de ruines antiques et de machines extra-terrestres souvent fatales.
Il y a quelques années déjà, j’ai lu le premier roman du cycle : « L’Espace de la Révélation ». J’en garde un souvenir… complexe. Entendons-nous : ce fut incontestablement un moment SF de haut calibre, un récit maitrisé ponctué de scènes d’actions carrément sympas, mais la façon d’écrire assez sombre, voire sinistre, de l’auteur a un peu plombé l’ambiance. Je crois me rappeler de protagonistes froids, tout en calculs. D’une tension permanente. Et d’une fin assez intéressante, pleine de potentiels.
Hum… 🙂
Je suis en train de me dire que pour bien faire, il faudrait le relire. Et éventuellement me procurer la suite ! (« La cité du Gouffre », « Chasm City » en anglais)

Petit point amusant : la série « Love, Death, and Robots » (Netflix) contient un court-métrage particulièrement apprécié, « Beyond the Aquila Rift », tiré d’une histoire d’Alastair Reynolds. … Et maintenant que j’ai découvert ça, je comprends mieux le final. Les vrais sauront. (…de Mordor)

Bon, c’est pas tout ça ! Bouclez vos ceintures, vérifiez votre armement et tenez-vous prêts ! L’Ennemi doit mourir ! Sortie d’hyperespace dans 5… 4… 3… 2… 1… GO !

« Scales » d’Alastair Reynolds.