VSF #006

C’est vendredi, les amis, et maintenant vous connaissez le topo !
Le contexte est difficile pour beaucoup d’entre vous, alors aujourd’hui je vous ai choisi un truc un peu plus léger : court, simple, direct, mais qui reste dans le ton de « The Giving Plague », vous savez, le texte de VSF #002. Il s’agit de « On A Blade Of Grass », de Tim Pratt, un auteur dont je ne sais à peu près rien… Hé, ne m’engueulez pas, on ne peut pas être partout non plus ! Apparemment, il a gagné un Hugo en 2007 et a été nominé à de nombreuses reprises pour d’autres prix prestigieux.
Ce récit audio repose sur une idée simple et intéressante (…je dirais même carrément « raccord » avec la ligne éditoriale du blog), mais une bonne partie de son intérêt tient à l’ambiance qui s’en dégage : les changements de voix du narrateur, les réparties, les apartés, le rythme du discours.
Le sujet est sérieux, pourtant on se prend à sourire comme dans un vieil épisode de La Quatrième Dimension.
Ce travail de narration et de mise en scène est à mettre au crédit de l’équipe d’Escape Pod, un podcast en anglais dont je vous propose ce soir l’épisode 276 daté du 20 janvier 2011.
Régalez-vous !
On a Blade Of Grass, de Tim Pratt, dans Escape Pod 276 sous licence CC BY-NC-ND 3.0.

Post Scriptum : Voilà qui devrait vous occuper un peu (et même vous faire réfléchir) pendant les longs préparatifs de lancement du SN11 à Boca Chica, ce soir… Suivez le tir en direct sur Youtube, ça pourrait bien être spectaculaire !

MSM #017

 

Rangi : (tout bas) Yo, c’est encore moi ! Le Commandant est toujours plongé dans son logiciel trajectographique, je ne sais plus trop quoi faire. Mes instruments d’observation sont prêts, tout est au vert, mais bon, tant que celui qui est aux commandes n’est pas décidé… Hum… Je me demande quand même bien pourquoi il hésite autant. La manœuvre est relativement simple. Et puis de toute façon, avec mon casque, maintenant je ne crains plus grand chose. C’est intriguant, mais je n’ose pas l’interrompre, parce qu’il est sans doute en plein milieu d’un raisonnement compliqué. En attendant, mes patients babouins, je vais chatouiller vos oreilles avec une bonne musique d’ambiance tirée d’une intro de 2016. Nommée « Elysian », elle a été composée par hOffman (Damned, encore lui !) et si vous voulez tout savoir, j’adore l’écouter quand je me promène sur les immenses gradins de Tycho, hors-de-vue de T-Central. Même bien planquée, on aperçoit dans le ciel obscur les tuyères des vaisseaux qui arrivent de Starp, Shep ou Twi-Zee, et même les convois roulants qui reviennent de Shack, tout au Sud. Les camions débordent d’ergols liquides, ils fument et avancent lentement, comme des gros dragons paresseux tout en mercure. Un spectacle magique ! C’est vraiment un bel endroit, il faudra que je vous montre tout ça un jour.
Bon sur ce… à très vite !

BM #002

Deuxième épisode du Baudelaire Martien ! Et non, désolé, je n’expliquerai pas aujourd’hui non plus d’où vient ce nom bizarre… Je suis contrariant comme ça, figurez-vous. (^_^)

Le sujet officiel de ce post, c’est le Vent sur Mars. Mais rassurez-vous, ça va très vite partir en vrille.

Récemment, la NASA nous a offert un fichier sonore pour « écouter » le bruit des bourrasques dans les deltas asséchés de la Planète Rouge. Alors forcément, présenté comme ça, ça sonne bien. Mais ne sautez pas au plafond, c’est nettement moins impressionnant que ça en a l’air. En gros, c’est juste un bruit de saturation dégueulasse quand le micro de la Supercam pointe dans la bonne direction.

Un moment heu… « historique », à vivre sur le compte Soundcloud de la NASA.

Et donc la voilà. La fameuse Conquête Spatiale telle qu’imaginée par la NASA en 2021.

En lieu et place d’exploration humaine, vous êtes ENCORE sur Terre, ENCORE planqué derrière un écran, ENCORE le cul dans un fauteuil, et vous devez ENCORE appuyer sur un putain de bouton, tout ça pour quoi ?! Pour écouter… un son mono mal échantillonné.

Qui a hurlé « SPOILER ! », que je le décore ?!

Et oui les amis.
Une expérience historique à la fois.
Une découverte sans précédent après l’autre.
C’est ainsi que les machines nous voleront toutes les choses qui valent la peine d’être vécues, transformant une « expérience indescriptible » en « bouillie mal compressée » affichée sur votre écran.
La primeur, mais au rabais.
Le nouveau film que tout le monde attend, mais compressé à la porc, et en 320 par 200.
Aujourd’hui, c’est le son du vent. Mais demain, qui sait, ce sera le décollage du premier hélicoptère sur un autre monde, ou la découverte du premier fossile martien, que sais-je encore… Quand nous aurons interposé notre technologie entre nous et tout le reste de l’Univers, alors nous aurons vraiment tout perdu.
C’est d’ailleurs la raison fondamentale pour envoyer des hommes sur Mars (et ailleurs) : les sondes et les rovers ne sont que du métal (grossier) et de l’information (tronquée), alors que l’expérience directe, subjective, est d’une densité sans commune mesure. En plus d’être un défi technique noble et authentique.
L’univers sera considérablement enrichi quand un Homme, puis deux, puis trois, puis une multitude, auront vécu sur plusieurs mondes différents. Qui peut prédire ce qu’ils auront à raconter ? Qui peut imaginer les légendes qu’ils écriront sans même y penser ?
Tout cela découlant d’un geste : prendre la putain de télécommande, et la jeter.

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C’était l’épisode 2 du Baudelaire Martien. Si vous lisez ces lignes en faisant « oui-oui » de la tête, alors vous êtes probablement la Résistance.

Addendum : Allez, on va pas taper trop dur sur la NASA, d’autant qu’il y a de bonnes choses à sauver, techniquement parlant. Par exemple jeudi dernier, a eu lieu le second test de la fusée Artemis I au Centre Stennis (Mississipi). Le tir statique s’est remarquablement bien déroulé, après un premier test pourtant avorté il y a quelques semaines. Ce succès fait toujours plaisir. Le décollage réel aura lieu plus tard cette année, ou en début d’année prochaine, et servira à qualifier du matériel pour les missions habitées suivantes (Artemis II et III). Bon courage aux équipes techniques !

Pendant ce temps, à Boca Chica, Elon sirote une margarita en dansant la Carioca. Non seulement SN11 piaffe d’impatience sur son pas de tir (vol prévu cette semaine), mais jeudi toujours, le premier booster BN1 a été assemblé dans le Grand Hall. Il ne volera pas, mais avec 67 mètres de haut, c’est le plus grand étage de fusée jamais assemblé. Une nouvelle première pour SpaceX. La mise au point des boosters est vitale au projet martien de Musk, alors croisons les doigts. Là encore, tout repose sur les ingénieurs et les techniciens. Good Luck, SpaceX !