Une dernière virée chez Shane, avec un autre avatar de son code Voronoi-esque qui fait des bulles…
C’est une version plus métallique que j’apprécie particulièrement, et on en profite pour rappeler que tout ce que vous voyez est purement 2D. Des couches d’illusions sur des textures trompeuses. C’est vraiment du travail de charlatan, ne vous laissez pas avoir. Cela dit, c’est un charlatan doué qui sait ce qu’il fait. Il faut lire les (longs et passionnants) commentaires de l’auteur dans le code pour mieux saisir sa démarche, et aussi l’animation.
Nous reviendrons bientôt sur le Voronoi, c’est une technique simple mais bluffante, et qui provoque plein de réflexions chez tout le monde. Nous retournerons aussi chez Shane, parce que ces quelques exemples sont trèèèèèès très loin de représenter l’étendue de son art. Mais vous l’aurez compris, il s’agissait d’abord de se régaler les rétines, tout en suivant brièvement le cheminement d’un codeur. C’est l’un des côtés, je trouve, les plus fascinants des shaders : on passe naturellement d’un domaine scientifique à l’autre. Un jour, on cause maths pures, le lendemain, on se pose des questions sur la propagation physique de la lumière, et le jour suivant, sur les propriétés de la vision humaine ou sur l’Art en général. Sérieusement, ça fout le tournis tellement c’est riche ! Et je vais continuer à vous le montrer dans les prochains numéros, nous ne sommes pas au bout de nos surprises… Alors à la semaine prochaine.
Et merci, comme toujours, à Shane et Shadertoy.
Un épisode vite fait en passant pour vous signaler l’existence d’un excellent modèle 3D de la base de Boca Chica, en bord de mer, à la frontière du Mexique. Attention toutefois, les choses bougent tellement rapidement, de ce côté-ci de l’Atlantique, que ce plan est déjà obsolète !
Précisions au 04/06/21 :
Le modèle 3D prend quelques minutes à charger, alors soyez patient, mais il reste assez intéressant pour comprendre la topographie globale. Détail important : ce n’est que la partie « lancement » de la base de Boca Chica. La station de suivi (avec deux énormes antennes radio) et le site de construction (tentes + hall) sont situés quelques kilomètres à l’intérieur des terres, en suivant la route. Du coup vous comprenez pourquoi le Starship fait sa diva à chaque lancement : ce n’est pas un défilé de carnaval ou une parade à l’américaine, c’est juste qu’il faut l’amener sur son aire. Tout comme la navette en son temps…
Voilà.
On parle souvent de SpaceX dans le Baudelaire Martien, mais c’est obligatoire. Il est de la plus haute probabilité que lorsque vous partirez pour la planète rouge, ce sera à bord d’un de leurs vaisseaux. Soit grâce à un sponsors quelconque (un certain millionnaire japonais), soit en passant directement par cette compagnie. Croyez-moi, j’aimerais vous dire que l’Europe est dans le coup, mais ce n’est pas le cas. Je surveille en silence ce qui se fait du côté de l’ESA et du CNES, j’aimerais m’enthousiasmer, pourtant je ne vois aucune raison de le faire. Et je repense à ce foutu Baudelaire, récité avec talent par le sémillant Capitaine du Nexus VI, cette triste histoire de « chauve-souris » et de « plafonds pourris », comment disait-il, déjà… Ha oui :
« Quand la terre est changée en un cachot humide,
Où l’Espérance, comme une chauve-souris,
S’en va battant les murs de son aile timide
Et se cognant la tête à des plafonds pourris ; »
Voilà ce que m’évoque le programme spatial habité européen en 2021. Spleen, de Baudelaire. Ah misère, misère…
Merci en tout cas à Spaceport3D et à sketchfab.com pour ce modèle 3D impressionnant qui nous a donné l’occasion de comprendre l’agencement physique de ce haut-lieu de la Conquête Spatiale : Starbase.
BM #008 – Déconnexion…