Shady #022

HEY ! C’EST HALLOWEEN !

Pour fêter ça dignement, voici un petit shader sympa qui donne le sourire :

Les plus habitués auront reconnu l’effet de perspective infinie facile à obtenir quand on bosse avec l’algo de raymarching… Mais en l’occurrence, son utilisation est à-propos, donc rien à redire, bien au contraire ! 😀
Sinon comme d’hab’ on peut modifier le code. Par exemple, heu, je voulais varier un peu la lumière extérieure, qui me semblait trop fixe. Du coup… Si vous remplacez la ligne 156 :

vec3 lig = normalize( vec3(-0.6,0.7, -0.5) );

par :

vec3 lig = normalize( vec3(-0.6*cos(35.0*iTime),4.7, -0.5) );

…on obtient une légère vibration des reflets sur les citrouilles qui simule (mal, « à la porc ») l’éclairage d’une torche. Et là bing-badaboum-cascade : par la même occasion, vous avez appris à utiliser la variable de Shadertoy nommée iTime (i.e. nombre de secondes écoulées depuis le début du programme, un « float »).
Je sais, je sais, c’est pas vraiment du code, on modifie juste la position de la source lumineuse en fonction du temps, et on l’éloigne aussi pour atténuer les variations à un niveau qui semble « réaliste ». C’est plus des trucs d’animateur, tout ça. Et alors ?! C’est tellement plus festif comme ça ! Et puis comment croyez-vous que les rendus se font chez Pixar, d’abord ? De la bidouille, bien sûr, jusqu’à ce que ça colle à la direction artistique. 😀

D’ailleurs puisqu’on parle de Pixar, saviez-vous que le concept de shader a été développé chez eux dès 1988 ? Bluffant, non !? Brrrrrrrrref.

On remercie netgrind, l’auteur de cette animation (intitulée « Pumpkin Zome » -…?!) qui nous donne l’impression de voler dans la grande salle de Poudlard !

Et pour finir…

JOYEUX HALLOWEEN À TOUS !
*disparaît dans un nuage de Voronoi*

VSF #016

Le récit d’aujourd’hui est un hommage à H. P. Lovecraft de la part d’un fan nommé… Charles Stross. On l’a déjà croisé dans cette rubrique pour une nouvelle tout simplement excellente (« A Tall Tail »), mais cette fois il revient avec sa casquette de fanboy de l’université Miskatonic.

Et c’est du très, très lourd.

Le scénario ? Durant les années 1980, nous suivons la trajectoire ascendante d’un agent de la CIA qui se trouve confronté à des deals de plus en plus inquiétants, sur fond de course aux armements.
Le détail qui va vous vendre ce récit ? Il se déroule dans un monde où « L’Appel de Cthulhu » et l’expédition antarctique décrite dans « Les Montagnes Hallucinées » ont vraiment eu lieu. Avec toutes les implications catastrophiques (et stratégiques) que vous imaginez.

*sueurs froides*

Pour lire et apprécier pleinement le texte d’aujourd’hui, il est donc préférable (mais pas indispensable) d’avoir connaissance du Mythos Lovecraftien. Je n’ai plus grand chose à ajouter si ce n’est que, l’ayant relu récemment, ce récit reste une de mes nouvelles de SF préférées toutes catégories confondues. On y trouve la totale ! Du suspens, des références Lovecraft à-propos, un univers où la technologie des années 80 est poussée à ses limites because freaking « CASE NIGHTMARE GREEN » (i.e. « l’Apocalypse de Saint Lovecraft »). Il y a même des artefacts aux pouvoirs indescriptibles, et un invité célèbre caché en pleine lumière pour ceux qui sont vraiment attentifs.
En fait, ce texte m’a tellement plu que j’en ai fait un (humble) fanart, que je partagerai un jour prochain, quand j’aurai réglé quelques soucis techniques.
Il faut également signaler (c’est important en ce qui concerne Stross) que ce texte sérieux/tragique rédigé au début des années 90 l’a ensuite propulsé dans un délire mathémagique fécond : sa fameuse série du « Bureau des Atrocités » (« The Laundry Files »). Une suite de romans et de nouvelles d’épouvante-fiction qui reprennent l’idée de base, Lovecraft + mathématiques, avec beaucoup d’humour branché informatique.

Bon, à présent, vérifiez que vous êtes bien le seul dans la pièce, puis ouvrez le dossier qui est face à vous. Si vos mains tremblent, sachez que c’est la même chose pour tout le monde. Contrôlez régulièrement votre santé mentale. Respirez bien à fond. Nous avons absolument besoin de votre expertise, Roger, il en va de notre survie en tant qu’espèce.
Alors bonne lecture, et surtout : bonne chance.

« A Colder War » par Charles Stross, publié chez infinityplus.