BM #004

Aujourd’hui, ça va être « à la cool », on va y aller doucement : images et sons pour se détendre.
Et que ceux qui attendent du lourd, du solide, du concret ne s’inquiètent pas trop : le prochain numéro devrait être bien plus étoffé niveau littérature… Rembourré niveau concept… Blindé niveau biblio, vous voyez le genre ? Bien.

Ceci étant dit, et sans transition : l’indispensable Thomas Appéré (encore lui) nous a récemment proposé un panorama martien rempli de détails amusants. Dont par exemple un hélico miniature en forme de moustique géant. Cela ne s’invente pas. Contemplez !

 

 

Et pour agrémenter votre flânerie, n’hésitez pas à lancer cette version alternative du thème « Crossing Mars », gentiment offerte sur Soundcloud par le compositeur du film « The Martian », Harry Gregson-Williams :

 

 

Voilà. Sinon les « space news » de la semaine, en vrac :

  • Premier, puis deuxième vols réussis pour l’hélico martien Ingenuity. On commence à recevoir des images potables. Après un premier essai différé, il semble que la partie technique soit de mieux en mieux maîtrisée par l’équipe américaine.
  • Première production officielle d’oxygène à partir du CO2 de l’atmosphère martienne. Les colons devraient se frotter les mains.
  • La NASA vient de choisir SpaceX pour finaliser l’alunisseur du programme Artémis. Ce sera donc un Starship modifié, « version lunaire », qui se posera en 2024 quelque part sur l’astre des nuits. Et c’est encore 2.9 milliards de dollars, rien que ça, qui tombent dans l’escarcelle de SpaceX, une boîte qui décidément tient le bon bout.
  • Demain vendredi 23/04/21, vers 11h (heure française), décollage du Crew Dragon qui emporte notre Thomas Pesquet national vers l’ISS. Bon vol Thomas !

Voilà. Ce billet est déjà plus long que prévu, on revient bientôt avec beaucoup, beaucoup de lecture pour vous, les futurs colons de la Planète Rouge.

BM #004 – Déconnexion…

MSM #018

[NOTE TECHNIQUE : l’épisode 18 et 19 formant un seul « double épisode », qui est aussi le final de la saison 01 de MSM, les « crédits musicaux » et autres seront fournis au complet et en détail à la fin de l’épisode 19. Toutefois, si l’auteur peut prendre brièvement la place du Commandant, le morceau du jour est une musique « exécutable » intitulée Blood Moon, créée par ByProduct sous le logiciel 64klang. Elle fut présentée à la compétition de l’Assembly 2018, qu’elle remporta. C’est un petit exploit technique plutôt intéressant, je vous invite donc à lire les explications du compositeur directement sur Soundcloud. Sur ce, place à MSM !]

Prévioussement, dans MSM :
Après bien des hésitations, le Commandant et Rangiroa ont décidé du plan de vol suivant : depuis la Porte de Proclus, ils suivront le « littoral » jusqu’à la Tour de Mare Crisium, puis au dernier moment, bifurqueront à pleine vitesse et à la verticale pour 1) scanner intégralement la Tour à faible distance, et 2) avoir une vue plongeante sur le gouffre situé au pied de l’édifice.

 

 

—Bon, hé bien cette fois on est parti !
Rangi : Et pas une seconde trop tôt, si tu veux mon avis.
—Désolé, ma douce, et merci de ta patience…
Rangi : Oui, bon, n’en parlons plus, héhé… Je suis parfois trop empressée.
(rire bref) Tu m’en diras tant ?! Mais t’inquiète, ma petite mouette de l’Océan des Tempêtes ! Je vais accélérer un grand coup pour rattraper ça.
Rangi : Oui, (zyeute dehors) shhhhhhhh… Heuuuuu, attention là quand même, tu vas viiiiiiiiiiiiiiiite…
(moqueur) Qu’est-ce qu’il y a, l’I.A. ? T’as les accéléromètres qui frétillent ?!
Rangi : Un peu oui ! Et ce n’est pas très agréable. Règle le retour inertiel plus bas ou je vais être malade…
(concentré sur son pilotage) Tu vas pas planter, dis donc ?!
Rangi : (désapprobatrice) Non, mais je crois bien n’avoir jamais volé si bas (aspire nerveusement entre ses dents) …à une vitesse si élevée !
(complètement survolté) Deux fois et demi celle d’une balle de fusil, Rangi ! Goûte-moi ce flux optique de folie !
Rangi : (mains crispées sur les accoudoirs, jambes tendues dans les repose-pieds du siège, front plissé, et pas du tout enthousiaste) Diantre !
—TOP ! Dernier point de contrôle de la trajectoire… À partir de maintenant, tout devrait se faire selon le plan. Toutefois…
Rangi : Toutefois… (saoulée) Oh je renonce. (bascule la tête en arrière) Tout va trop vite pour mes capteurs…
—Il faut garder tes beaux yeux sur l’horizon, ma chère. C’est cela… (actionne la manette des gaz) le… (aligne le joystick droit)… secret ! (contrôle les paramètres du HUD et accélère encore un chouia)… C’est pourtant simple !
Rangi : (rouvre une paupière, la referme aussitôt) Gaaaaaaah et ces montagnes qui défilent à gauche !
—Elles montent à deux kilomètres au-dessus du plateau central, parfois plus ! Allez, admire, quoi ! (plus bas) Bon dieu, c’est vrai que ça va vite, j’en aurais presque le tournis !
Rangi : (relève les yeux du binoculaire, voit le paysage foncer vers elle) On est beaucoup trop baaaaaaaaaaas !
(sur le même ton) Mais pas du touuuuuuuuuut, détends-toi, tiens, dis-moi plutôt si tu détectes quoi que ce soit sur la bande radio ?
Rangi : Des transpondeurs, posés par le Consortium, probablement. Tout le long, au pied des montagnes.
(rire méprisant) Ha ! Les chiens marquent leur territoire, il faut croire… Et en optique ?
Rangi : Le pod est toujours aligné sur la Tour. Face Ouest, du coup, pas trop de détails…
—Et pourtant, je suis certain que ce truc observe dans notre direction. (actionne un interrupteur au plafonnier) Mais pas de chance pour lui, nous sommes rigoureusement indétectables. Et très, très, très rapides.
Rangi : …si tu le dis !
(change de vue sur son écran) Accroche-toi, ma belle, car on approche de l’épingle à cheveux. Je vais grimper juste un petit peu…
Rangi : T-10 secondes, début des enregistrements haute-déf !
(dans le micro, très sérieux) À tout l’équipage et à tous les babouins, ici votre Commandant ! Attention, ça va virer sec !
Rangi : (ricane un instant puis) Par pitié, coupe le retour inertiel !
—Hors de question, espèce de trouillarde ! J’ai besoin de ça pour piloter. Serre les dents : ça va être très bref !
Rangi : (craintive) Combien de G, déjà ?
—Je te dis ça tout de suite après ! 😀 Attention, basculement dans 3 !
Rangi : Heu… Comment ça « Basculement » ?
(clin d’oeil) 2 !
Rangi : (les yeux dans le binoculaire) Mais…
— 1 !
Rangi : Oh bon sang il y a un truc qui ne…
— Zér… !
Rangi : …colle pas ! Stop ! STOP ! (3 alarmes différentes se mettent à hurler) STOOOOOOOOP !
— … ?!
(un choc violent secoue le Witch de part en part)
(un grincement terrible résonne dans tout l’habitacle)
(coupure de la diffusion)

          …À SUIVRE !

LDF #001

Je suis plutôt content du premier mot de cette rubrique. Je l’ai trouvé seul, mais le Logotron du Futur le génère facilement, et au milieu de tous les autres termes mal foutus, il saute aux yeux.
Conceptuellement, il « sonne » juste.
Bien sûr, j’imagine que 3 milliards de joueurs de JDR spatiaux ont réinventé la chose depuis les années 70… Et qu’ils furent eux-même doublés d’au moins un demi-siècle par des dizaines d’auteurs de SF. Mais qu’importe (…des étoiles) ! On est là pour se marrer, pour l’exercice créatif et science-fictif, et non pour statuer sur une question d’antériorité.
Bref, j’espère qu’un jour non seulement ce mot finira dans le dictionnaire, mais qu’en plus on en découvrira vraiment. Peut-être sur la Lune, ou sur Mars, qui sait ? Ce terme, c’est donc :

Mécalithe : nom masculin (pluriel : mécalithes)

  • de préfixe méca(n)- (engin, machine, invention ingénieuse)
  • et suffixe -lithe (pierre)

Définition : bloc minéral d’une taille cyclopéenne façonné par une civilisation disparue, et qui contient des dispositifs techniques (…mécaniques, mécatroniques, champs de force, hacks interdimensionnels, etc). Les cercles de mécalithes sont un spectacle fréquent sur les planètes habitées du Bras de Persée. En général, ils sont à l’abandon, cassés, ou leur source d’énergie est tout bonnement épuisée.
Mais certains d’entre eux demeurent en état, voire carrément actifs. Un exemple bien connu sur ce blog : le Torii Maglev, dalle rocheuse flottant au-dessus de deux piliers de section carrée, à l’orée de la jungle sur Draxacar. L’artefact remonterait à plusieurs centaines de milliers d’années.

« By the beard of Kardashev, it’s a freaking Torii Maglev ! »

Les mécalithes sont des structures classées « Menace de type VIII ». Non pas qu’ils soient maudits (encore que…) ou hostiles (cela s’est vu…), mais leur masse souvent considérable rend leurs mouvements extrêmement dangereux, surtout pour les formes de vie « molles », dont fait partie -faut-il le rappeler?- l’espèce humaine.

Ainsi sur Tarssarys V, l’activation d’un cercle mécalithique durant une éclipse causa la mort de 80 touristes, quand d’un seul coup et sans prévenir, des blocs de 100 tonnes bordant une plage paradisiaque se sont levés pour danser un genre de Macarena très vulgaire.

Sur Dominazca Prime, d’immenses rangées de monolithes s’étendant sur des milliers de kilomètres basculent comme des dominos une fois par siècle, dessinant en quelques heures -et à l’échelle de continents entiers- des animaux disparus et les glyphes géants d’un langage inconnu. Puis, ils reprennent leur position initiale, semi-enterrée. Cette découverte s’accompagna de la disparition de trois villes humaines, aplaties sous des millions de tonnes de roche. Par la suite, des recherches stratigraphiques mirent à jour les restes (d’une épaisseur micrométrique) d’au moins trois anciennes civilisations galactiques ayant commis la même erreur : construire leurs colonies au pied des mécalithes.

Par inclusion, tous les temples perdus de la civilisation Yuk peuvent être considérés comme des sites mécalithiques. Les nombreux pièges muraux sont autant de dispositifs astucieux et d’une durabilité qui inspire plus que le respect : une véritable terreur. Aujourd’hui encore, les cadavres jonchant leurs couloirs témoignent de l’ingéniosité d’une race cruelle, plus d’un million d’années après son extinction. L’avertissement ne saurait être plus explicite : les temples mayas truffés de pièges restent un cliché cinématographique, mais les temples Yuk, eux, sont réels. …et bien pires !

Autre exemple : un visiteur qui grimperait sur la dalle du Torii Maglev pourrait y laisser la vie. Ce monument est en effet notoire pour ses improvisations chorégraphiques, et ses délires « freestyle » durant lesquels l’immense linteau (plusieurs dizaines de tonnes) se met à pivoter, à tourner et à rebondir verticalement à une vitesse phénoménale.

Flips, loopings, saltos, vrilles, 360 et 720…

La signification de cette agitation demeure un mystère : les hypothèses évoluent d’une année sur l’autre, au gré des changements de directeur à l’AAG (Académie d’Archéologie Galactique). La plus crédible fait référence à une ancienne secte extra-terrestre vénérant « Le Divin Hoverboard » et la quête du « Trick Ultime ». Les virevoltes du Torii Maglev seraient ainsi les enregistrements des acrobaties les plus méritoires des Grands Maîtres de ce culte. Une façon originale de dire, à travers les siècles : « That was sick, bro ! »

Dans l’ensemble et pour conclure, les mécalithes sont une source de surprises malvenues et potentiellement catastrophiques pour tous les colons galactiques. Ils doivent donc être considérés comme n’importe quel artefact xéno, en suivant scrupuleusement la consigne habituelle :

« Objet à surveiller de très près et à contourner de très loin. »

Attention : Si vous, ou une personne proche, découvrez un mécalithe non répertorié, tâchez d’établir un périmètre de sécurité puis de contacter au plus vite l’AAG et les autorités compétentes les plus proches.